Non, pour remercier, parce que c’est effectivement une question très importante.

Je voudrais juste dire deux choses, en ce qui concerne les témoins. Puisque nous sommes là pour faire un bilan, je voudrais dire ici publiquement tous mes remerciements et les remerciements de mes équipes à la Section des témoins animée par Sylvie Becky. Je dois dire qu’en ce qui nous concerne, nous avons trouvé cette Section extrêmement professionnelle. Et vous savez que je ne ménage pas mes critiques quand j’en ai. D’ailleurs, vous allez le voir dans la deuxième phase. Mais je crois qu’il faut rendre justice à ceux qui font ce travail.

Malheureusement, ça n’a pas empêché, notamment dans nos affaires, le bâtonnier Haguma assis à côté de moi le sait aussi bien, qu’au moins deux de nos témoins revenus au Rwanda se sont retrouvés en prison. Ceci pose quand même de sérieux problèmes. Il s’agit notamment d’une qui avait témoigné publiquement, qui était la femme de l’accusé, lequel plaidait coupable. Elle est rentrée, elle a été emprisonnée. Ensuite, un autre qui avait témoigné de manière anonyme et qui s’est retrouvé lui-même en prison.

Ça n’a rien à voir avec le travail effectué par Sylvie Becky, mais ça fait partie aussi des difficultés que nous rencontrons. Donc, merci à Sylvie Becky, merci au Greffier pour avoir permis que cette section fonctionne. Merci à Roland Amoussouga qui en a été en charge aussi pendant plusieurs années.

Par contre, ma deuxième observation rebondira sur l’intervention de James Stewart, quand il dit qu’il faut une défense efficace et effective. Cette deuxième observation consiste à exprimer d’énormes regrets sur les conditions dans lesquelles la Défense travaille au TPIR. Je m’adresse là à mon ami Adama Dieng et en lui disant bravo. Puisque Monsieur le Président Byron, et je l’en félicite, vient d’obtenir la prolongation du mandat du TPIR pour encore un an, je dis bravo à Adama Dieng pour avoir mis enfin à la tête de la Section de la défense un avocat, Pascal Besnier, à qui je rends hommage. Mais de grâce, sortons de la préhistoire dans laquelle nous sommes au TPIR. Dans toutes les juridictions internationales, maintenant il y a de vrais bureaux de la Défense avec des bureaux dignes de ce nom, avec du matériel digne de ce nom, avec une assistance juridique digne de ce nom.

Ce que nous sommes également aussi en train d’organiser au tribunal du Liban avec en plus un statut différent permettra encore d’autres avancées. Mais je crois qu’il y a de gros progrès à faire.

Merci aussi, Monsieur le Président Byron, d’avoir pris le temps d’aller visiter les bureaux de la Défense. Vous vous serez rendu compte dans quel état sont les bureaux de la Défense au TPIR. Je le répète : c’est la préhistoire. Nous devons sortir de ce système pendant les mois qui restent. Les progrès qui sont déjà enregistrés, s’il vous plaît, Monsieur Adama, continuez-les.
Merci beaucoup.