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contribution 18 - FALL Dior

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Protection des témoins vs Publicité des débats

Dior FALL

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Je vous remercie. Je voulais intervenir concernant la protection des témoins. Pour moi, lorsque j’ai entendu tout à l’heure mon ami Michel André Essoungou, journaliste, dire que c’était vraiment trop secret, qu’on ne pouvait pas savoir ce qui se passait, je pense qu’il faut revenir aux principes. Il est vraiment très important de déterminer si le témoin a un droit ou non d’être protégé.

Vous avez des témoins qui arrivent et qui disent : nous voulons témoigner à visage découvert. Ça ne nous gêne pas, ils assument. Mais vous en avez d’autres, je parle des témoins en général, aussi bien ceux de la Défense ou ceux du Procureur, c’est la même chose, qui, peut-être en fonction des risques que cela peut leur poser, préfèrent témoigner sans que l’on révèle leur identité.

Je pense que ce droit à la protection est un droit sur lequel on ne peut pas, de mon humble point de vue, transiger. En effet, certains témoins, après leurs témoignages, se sont retrouvés en prison, d’autres ont perdu la vie à leur retour au Rwanda. Alors, je pense que lorsque le témoin estime qu’il doit être protégé, il a droit à cette protection-là.

Ce n’est pas simplement pour faire plaisir aux journalistes, afin qu’ils puissent publier ce qui se passe au niveau du procès, que l’on doit transiger sur ce droit fondamental du témoin. Je pense que ce qui est fait au niveau du TPIR est quelque chose de très important. La Défense l’a reconnu comme tel, précisant même que c’était un travail considérable. Je ne pense pas, simplement pour pouvoir rapporter des débats, que l’on puisse mettre en cause et en jeu la vie de ces témoins-là.

Il faudrait, comme l’a dit tout à l’heure Madame Ayodeji Fadugba, renforcer cette protection et ne pas l’exercer simplement au niveau de la comparution de témoins au procès. Ceci signifie qu’on les utilise pour les besoins du procès et qu’après on les laisse tomber. On devrait, au-delà du procès, pouvoir continuer à assurer leur protection, parce que c’est un risque réel qu’ils courent.

Je pense très sincèrement, qu’il est temps de nous demander si ce droit de protection des témoins doit être violé en raison de certaines considérations qui n’ont rien de juridique.

J.M. SOREL

Merci beaucoup, Madame Fall. C’est très intéressant. C’est l’opposition entre une protection des besoins judiciaires et ceux de rendre l’information.

Alors, j’ai encore deux noms avant la pause. Je suis désolé, je vais tous vous demander d’être très brefs, parce que après nous avons droit à un café. C’est une bonne raison pour être brefs.

Vincent Lurquin, après Madame Arbia et nous nous arrêterons là avant la pause-café. Brièvement, s’il vous plaît.