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contribution 22 - ESSOUNGOU André-Michel

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Protection des témoins vs Publicité des débats

André-Michel ESSOUNGOU

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Deux détails pour rassurer Madame Fall. Non, il ne s’est jamais agi du plaisir des journalistes que de voir ce dont il est question. Pour tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre sont impliqués dans cette justice, la publicité des débats, le droit du public de savoir me semblent une chose importante.

Si i le Conseil de sécurité de l’ONU en votant sa Résolution qui créait le Tribunal parlait de contribuer à la réconciliation, je vois mal comment ce Tribunal y contribuerait sans que les Rwandais ainsi que d’autres puissent voir ce qui s’y passe. Il s’agit pour les journalistes, de la nécessité de rendre plus accessibles ces débats. Non, notre plaisir n’a rien à voir avec ça. Nous allions à la plage à Zanzibar pour le plaisir.

Une autre chose au sujet de cette protection que les témoins réclamaient selon vos dires. Pour avoir été à Arusha, je ne suis pas certain. Tout s’est passé comme si au TPIR, et quelqu’un l’a noté, une tendance a été prise dès le départ sans doute en l’absence d’autres expériences précédentes. On a choisi de proposer la protection aux témoins. Je dirais même plus que « proposer », elle était fortement suggérée. Vous dites que les témoins avaient le libre choix. Pas vraiment.

Enfin, il n’est pas certain du tout que cette protection serve vraiment à protéger, puisque au Rwanda, on savait souvent qui témoignait et que certains ont été tués. Il n’est pas certain non plus que si on ne leur avait pas donné cette protection, cela se serait mal passé. Mais ce n’est qu’un point de vue de journaliste, une fois de plus. Merci.

J.M. SOREL

Merci beaucoup. Donc, une pause-café jusqu’à 11 heures.

(Suspension de la séance : 10 h 40) (Recessed at 10.40 am)