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contribution 36 - LURQUIN Vincent

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Difficulté du témoignage - Place des victimes dans la procédure

Vincent LURQUIN

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Il est vrai que les propos de Madame le témoin nous interpellent. Mais sachez bien que jamais ni moi ni mes confrères n’avons eu l’impression de vouloir attaquer personnellement un témoin.

Aïcha vous l’a dit, c’est aussi un problème de droit, de common law auquel nous ne sommes pas habitués. Vous avez peut-être témoigné devant la Cour d’assises à Bruxelles, c’est tout à fait différent. Effectivement, l’intégrité et le témoignage du témoin dans le cadre de la civil law sont plus respectés.

Ceci dit, ce que vous dites est important, et je ne voudrais pas parler à votre place parce que ce serait la pire des choses, mais cela revient au fait de dire qu’effectivement, il n’y a pas de place pour la victime à l’intérieur du procès. C’est ce que vous nous dites. Vous qui avez écrit plusieurs fois, pendant 12 ans, pour dire que vous avez été victime, que vous avez vu des choses, que vous voulez faire en sorte que cette mémoire puisse être entretenue, puisse être écoutée par le Tribunal, vous n’avez pu le faire que comme témoin.

Je crois que cela rejoint une des conclusions que nous pouvons tirer, peut-être sur ce que l’on pourra faire au niveau de la Cour pénale internationale. Il s’agit d’avoir cette dignité du témoin et une dignité de la victime, permettre à la victime d’être là non pas en tant que témoin mais en tant que victime.
Je crois que c’est une chose importante.

Sur le problème du « syndrome Vergès », par contre, je trouve que la common law évacue le syndrome Vergès. C’est vrai, quand on arrive de civil law, on dit : « Mais quand est-ce qu’on plaide ? », puis vous répond : « Dans 7 ans », donc cela calme directement !

J.M. SOREL

Très bien. André Guichaoua.