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, contribution 11 - Vincent Lurquin

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Vincent LURQUIN

Je vous remercie, Monsieur le Président. Effectivement, j’ai peut être été un peu dur dans mon intervention, mais je crois qu’il y a certaines situations qui méritent une colère surtout dans un colloque dans lequel où on nous demande de ne pas faire preuve de langue de bois.

Ceci dit, je maintiens évidemment tout ce qu’ai dit. Mais je voudrais répondre trois choses à Monsieur O’donnell. Premier élément : pourquoi est ce que Emmanuel Bagambiki ne veut pas retourner au Rwanda ? Parce que le soir même de l’acquittement, le Ministre de la justice traite les Juges de guignols et le TPIR de cirque. Deux manifestations sont organisées par le régime, l’une à Cyangugu, l’autre à Kigali. On apprend peu après que Emmanuel Bagambiki est condamné, par contumace et sans avoir été contacté, par les autorités rwandaises à la peine de perpétuité. Vous comprendrez, dans ces conditions, qu’il n’ait pas fort envie de retourner au Rwanda.

Deuxièmement. Pourquoi veut il aller en Belgique ? Pour une raison bien simple : son épouse habite en Belgique. Elle est Belge après avoir obtenu son statut de refugiée, ses trois enfants sont belges et sont en Belgique. Le droit belge lui donne l’autorisation d’avoir un regroupement familial. Ce qui a d’ailleurs été avéré parce que nous avons une décision du Conseil d’État par rapport à cela : il avait le droit de le faire. Pendant trois ans et demi, il a demandé ce droit.

Troisième chose. Sur le côté luxuriant et plus luxuriant que celle de la demeure de Monsieur O’donnell. Ce dernier ne m’a jamais invité et je n’ai jamais été chez lui. Mais ce que je peux vous dire sur ce caractère de luxuriance, c’est que les conditions de Monsieur Bagambiki et de Monsieur Ntagerura après leur acquittement ont été dites en deçà des règles élémentaires des droits de l’homme. Ce n’est pas moi qui le dit, mais c’est une lettre que j’ai reçue de Monsieur le Greffier Adama Dieng, et je l’en remercie.