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contribution 14 - HASKELL Leslie

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Affaire Kabgayi - Poursuites contre le FPR

Leslie HASKELL

version traduite

Je voulais simplement réagir sur deux points évoqués par le Procureur Jallow. Le premier concerne ce qu’il a dit le 4 juin devant le Conseil de sécurité. Il a déclaré que le travail d’enquête était toujours en cours mais qu’aucun acte d’accusation n’était prêt. Cela n’est tout simplement pas vrai. Il n’y a pas d’enquête en cours. En fait, aucune ligne budgétaire n’a été accordée à ces enquêtes depuis au moins deux ans. Donc je suis surprise par cette déclaration parce que cela n’est pas exact.

Le deuxième cas concerne le procès qui a eu lieu au Rwanda. Le Procureur Jallow a dit qu’aucun observateur ayant assisté au procès ne lui aurait mentionné un problème quelconque. Cela non plus n’est pas vrai. Le 23 mars 2009, j’étais dans votre bureau avec Ken Roth et Rogers Des Forges et d’autres et nous vous avons expliqué ce que nous considérions comme problématique dans ce procès. Je ne veux pas rentrer dans le détail, mais le problème que nous avons constaté était qu’il n’y avait eu aucune rigueur dans cette procédure.

Dès le départ, une seule thèse a été soutenue, à savoir que c’était une tuerie spontanée. Le procureur et la défense sont partis de cette base alors que les éléments de preuve montraient au contraire que c’était une opération militaire planifiée. Nous vous avons expliqué tout cela. Nous vous avons dit que nous pensions qu’il existait des preuves que nous vous avons d’ailleurs aidé à collecter (Alison Des Forges y a largement contribué) montrant que les 13 Ecclésiastiques avaient été déplacés d’une zone où ils bénéficiaient du regard international à une zone très reculée. Le FPR qui les gardait a été déplacé. L’unité de renseignement militaire est ensuite venue pour encercler le séminaire. Les personnes gens ont été amenées, elles ont été clairement été identifiées comme si elles figuraient sur une liste. Et ceux qu’on ne voulait pas, c’est-à-dire ceux qu’on ne voulait pas tuer, on leur a dit de quitter les lieux ou on les a déplacés de force. Lorsque tous ceux qui restaient furent dans la salle, on a commencé à leur tirer dessus. Quelques minutes plus tard lorsque un sifflet a retenti, les tirs se sont arrêtés.

Nous vous avons expliqué tout cela et dit où se situaient les problèmes selon nous. En fait, nous avons même cité les noms précis de ceux qui, à notre avis, avaient participé, de ceux qui avaient donné les ordres. Nous vous avons d’ailleurs proposé de vous apporter notre assistance et je trouve donc cette assertion quelque peu ingénue.

Enfin, concernant la présence de vos observateurs au cours du procès, cela n’est pas vrai non plus. J’étais là et connaissais vos observateurs et ils n’étaient pas toujours présents, ce qu’ils ont d’ailleurs signalé. Donc, ceci n’est pas exact non plus. Je vous remercie.

Andrew CLAPHAM

Nous donnerons l’occasion au Procureur de réagir dans quelques instants et nous laisserons la parole au dernier orateur sur ce point, qui est Monsieur Amoussouga.