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contribution 10 - EBOE-OSUJI Chile

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Poursuites contre le FPR

Chile EBOE-OSUJI

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Merci beaucoup. Je suis Chile Eboe-Osuji.

Je devrais dire d’emblée que je ne suis pas un juge, j’appartiens au Greffe. La raison pour laquelle je m’implique dans cette discussion très intéressante est due aux propos tenus par le professeur Reyntjens. J’ai pensé intervenir car j’ai servi au Bureau du Procureur en 97, 99 avec Monsieur Pierre Prosper, Monsieur Muna et Monsieur Othman. Ce dernier a parlé ce matin de la stratégie adoptée par le Procureur à l’époque ; il s’est appesanti sur certains des aspects de cette stratégie, et l’un des aspects concernait la politique de génocide.

Je me rappelle d’une réunion qui se tenait une fois tous les vendredis dans la salle de conférence du Bureau du Procureur pour discuter de stratégie. Il en a résulté que tous les actes d’accusation, à l’époque, comprenaient le crime de génocide. Monsieur Othman se le rappellera, tous les actes d’accusation comprenaient le chef de génocide. Bien entendu, cela était cohérent car il s’agissait du génocide qui a eu lieu au Rwanda.

Cependant, si l’on essaie de comprendre les difficultés évoquées par Monsieur Reyntjens, s’il y avait dans tout acte d’accusation le chef de génocide et que vous avez les ressources, somme toute très limitées, pour faire ce travail, l’on peut avoir l’impression qu’il y avait également une décision politique derrière, surtout que l’on ne disposait pas de suffisamment de juges ou de salles d’audience à cet effet. L’on aurait pu avoir des actes d’accusation qui n’évoquaient pas la question du génocide et parlaient, par exemple, uniquement des crimes de guerre.

Voilà. C’est l’aspect que je voulais évoquer. Je vous remercie.

J.P. GETTI

La parole est à Monsieur Lurquin.