accueil > SESSION 5 > 15

contribution 15 - AMOUSSOUGA Roland

français english

thématiques

Les libérés

Roland AMOUSSOUGA

version originale

Je voudrais revenir un peu sur le postulat posé par Madame l’ambassadeur Carla Del Ponte par rapport à la situation des personnes ayant purgé leur peine dans les prisons étrangères, suite à des décisions judiciaires. Comme vous le savez, hélas, une telle situation oblige à considérer le Greffier et son entourage comme des acteurs otages de ce vide juridique et de ce manque de volonté politique. Et, hélas, les frêles épaules du Greffier et de son entourage sont sollicitées pour trouver des solutions idoines à ce dilemme humanitaire.

Je peux vous avouer que dans le cas de la stratégie de fin de mandat - et c’est un appel que je lance -, il nous faut provoquer la manifestation de la volonté politique des États pour accepter qu’ils contribuent à trouver des solutions idoines à la situation des condamnés qui ont fini de payer leur dette à la communauté internationale.

C’est extrêmement émouvant de noter qu’à la veille d’une libération, un condamné qui a purgé la peine de prison prononcée par une juridiction pénale internationale n’est pas en mesure de retrouver sa liberté morale. Je pense qu’il faut que nous puissions accepter de relever ce défi. Parce que le crime a été un crime que nous avons tous condamné et nous avons tenu à ce que ces personnes payent. Ils ont payé, ils ont essayé, d’après les rapports que nous avons eus, de se préparer à retrouver la communauté des humains dont les actes qu’ils ont posés ont failli entraîner leur écartement.

Je pense qu’il nous faut tous essayer de contribuer à trouver une solution. C’est en quelque sorte un cri du cœur que je lance. Puisque c’est à nous, du Greffe, de mettre en œuvre les décisions que les Juges prononcent et, surtout, lorsque les États sont prêts à libérer ces personnes, ils reviennent vers Monsieur le Greffier et demandent à Monsieur le Greffier : « Monsieur le Greffier, dites-nous, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse de ces personnes qui ont fini de purger leur peine ? Dites-nous. » Et le Greffier, ma foi, se trouve dans l’impossibilité de dire à ces États ce qu’il faut faire. Nous sommes au début d’un processus qui va connaître une situation plus ascendante et il nous faut aujourd’hui essayer aussi de prendre en compte cet aspect. Merci.

Andrew CLAPHAM

Merci. Mme Del Ponte, puise-je vous donner la parole afin de répondre à certains points.