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contribution 12 - GUICHAOUA André

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André GUICHAOUA

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Je voudrais juste ajouter un mot sur le dossier Kambanda afin de resituer le contexte des années au cours desquelles ce dossier a pris place. On raisonne par rapport au Tribunal tel qu’il fonctionne aujourd’hui. Je crois qu’il faut rappeler qu’à la fin des années 90, la structuration n’était pas la même. Il y avait des marges d’improvisation non négligeables, il y avait des difficultés sur l’archivage, sur le fonctionnement etc. Enfin sur cette question du « conflit des systèmes », il y avait quand même un peu plus que des systèmes qui étaient en conflit.

J’ajouterais encore un dernier élément. Beaucoup à l’époque, se sont interrogés, excusez moi de le dire comme cela, sur l’utilité même de son témoignage. Quand on travaille sur les éléments qu’il a fournis à cette époque, si on devait les utiliser dans les procès, il n’y en a pas 50 pour cent d’utilisables ou de vérifiables si ce n’est de crédibles.

Je n’en dirai pas plus. Mais il faut quand même replacer cette affaire dans le contexte de la fin des années 90 où les enquêteurs partaient au sens propre à la pêche aux informations. Quand on lit ça aujourd’hui, on est un peu effaré que l’on puisse considérer cet apport à la vérité comme vérifié ou crédible. Beaucoup effectivement doutait de l’utilité même de ce plaider coupable. Je pense que ça a pesé dans la décision de beaucoup.

A. GARAPON

Merci beaucoup. On a mis la charrue avant les boeufs en s’intéressant au sort des acquittés puisque avant de voir le sort des acquittés, il faudrait peut être dire un mot, Saïdou Guindo, du sort des personnes en détention préventive et des leçons que vous pourrez retirer de ce que vous avez appris de la détention dans ce type de Tribunal très particulier.