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contribution 37 - DEGNI-SÉGUI René

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Poursuites contre le FPR - Réconciliation

René DEGNI-SÉGUI

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Merci, Monsieur le Président. René Degni-Ségui, rapporteur spécial.

Je me voyais comme observateur, je m’étais interdit d’intervenir, mais l’intervention émouvante de François-Xavier m’interpelle. Je me situe à mi-chemin entre Nuremberg et le Huron au Palais Royal.

Nuremberg, c’était hier - je ne fais que poser deux petites questions. Hier, on a parlé beaucoup et on a dit qu’on n’a fait que juger ceux qui étaient présumés coupable de génocide et finalement les autres, on ne s’en est pas occupé.

Je me demande si la réconciliation peut être possible si on ne peut pas voir en cela une justice des vainqueurs. J’ai bien peur que cela compromette la réconciliation si on ne juge pas également, ne serait-ce qu’à titre d’exemple, l’autre partie, sans vouloir établir un équilibre, sans jouer à l’équilibriste.

S’agissant précisément de l’intervention de François-Xavier, c’est à ce propos que je parle du Huron au Palais royal. Il a dit que le fait qu’une chambre d’appel - j’ai cru comprendre - ait judiciairement donné la qualification, du moins, ait consacré le génocide, un peu ce constat d’illicéité qu’on connaît en droit international, était déjà important. Il est important d’avoir que le Juge ait constaté cela. Cette autorité, l’autorité du Juge, la vérité légale, res judicata pro veritate habetur, est déjà importante pour les gens.

C’est bien, mais est-ce que la population, du moins la grande masse, le nombre impressionnant de victimes, est-ce que ces victimes comprendraient -et là, je rejoins un peu le voisin tout à l’heure - si on ne faisait pas toute une sensibilisation à la connaissance du procès, à la connaissance de cette reconnaissance du génocide pour dire qu’on a été vraiment victime du génocide. Si la population n’arrive pas à accéder à cela, est-ce que, vraiment, ça pourra porter pour la réconciliation nationale ?
C’est tout simplement ce que je voulais dire. Merci.

A. GARAPON

Merci beaucoup, Monsieur le rapporteur.
Alors maintenant je donne la parole à Nkiko Nsengimana et puis ensuite à son voisin Joseph Ngarambe.