J’aimerais répondre à Florida. Je pense que la première difficulté à laquelle vous avez été confrontée, c’est celle du système juridique dans lequel vous avez témoigné. Dans votre système au Rwanda, et dans le mien, le témoin dépose. Il vient, il sait ce qu’il a à raconter, il raconte tout ce qu’il a à raconter, personne ne l’interrompt. Et puis, éventuellement, on pose des questions d’éclaircissement et on pose ces questions d’éclaircissement par le biais du Président.

Là, on vous pose des questions, et après, la partie adverse est obligée de vous contre-interroger pour obtenir des éclaircissements ou bien tester votre crédibilité.

Ce que vous avez ressenti, les témoins de la défense le ressentent, et ils le ressentent d’une manière tout aussi traumatisante que la vôtre. Je ne pense pas que ce soit dû à votre personne, mais c’est dû au système. Il appartenait à l’équipe du procureur qui vous a fait venir de vous prévenir de ce qu’était un contre-interrogatoire et des aspects un peu difficiles que cela pouvait occasionner.

Mais nous ne faisons que notre travail et je vous assure que le Procureur le rend à nos témoins au centuple. Je voudrais que cela soit dit.