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contribution 30 - KWENDE Alfred

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Phase d’enquête - Production de la preuve

Alfred KWENDE

version traduite

Oui, j’ai juste estimé que les propos d’Alphonse étaient très importants et ils renforcent un des défis que j’allais soulever.

Au niveau du prétoire, la plupart des documents ont été élaborés par des enquêteurs. Mettez-vous à la place d’un enquêteur. Au TPIR, la plupart sont des non rwandophones, il faut qu’ils soient accompagnés d’interprètes qui parlent la langue pour qu’ils leur permettent d’interpréter et d’intégrer la culture dans les déclarations des témoins. Croyez-moi, la plupart de l’essence même se perd, et nous passons beaucoup plus de temps à essayer de nous mettre à la place du témoin pour comprendre ce qu’il veut dire, et la culture rwandaise est très difficile : si l’on vous pose une question, vous répondez à cette question et vous n’allez pas au-delà, donc, il faut faire en sorte d’obtenir l’information que vous souhaitez du témoin.

Deuxièmement, comme Alphonse l’a dit, la plupart des Rwandais se situent d’un côté ou de l’autre du conflit. Donc, comment obtenir le meilleur d’eux-mêmes si certaines informations importantes sont laissées de côté ? C’est un défi important que nous avons non seulement au niveau des cabines d’interprétation au prétoire, mais aussi lors de la collecte des informations importantes qui vont nourrir les débats au prétoire. Des déclarations de témoins sont présentées au prétoire, dans lesquelles l’interprète n’a pu rendre fidèlement les propos du témoin.

J.P. SOREL

J’en profite pour remercier les personnes qui sont en haut, dans cette cabine, et qui font un très bon travail.

Monsieur Eboe-Osuji et ensuite, Madame Ngendahayo, que j’aurais d’ailleurs pu interroger sur les victimes, pardonnez-moi, mais qui va s’exprimer après. Et ensuite, nous passons à un autre thème, c’est promis.